Georges-Henri Pingusson est né à Clermond-Ferrand le 26 juillet 1894.

Georges-Henri Pingusson obtient son diplôme d’ingénieur à l’École supérieure de mécanique et d’électricité en 1913, après des études à l’École des Roches. Durant la Première Guerre Mondiale, il combat dans les Dardanelles d’où il reviendra avec les honneurs militaires. Il obtient la distinction de chevalier de la Légion d’Honneur.

Classé premier au concours d’entrée de l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, il étudie l’architecture de 1919 à 1925 dans les ateliers de Gustave Umbdenstock et de Paul Tournon.

Il entame sa carrière en réalisant, avec Paul Furiet, son associé, une architecture balnéaire dans un style régionaliste. Mais dans les années 30, au décès de son associé, il change brutalement d’optique et se tourne vers le mouvement moderne.

Georges-Henri Pingusson

De 1929 à 1958, Georges-Henri Pingusson est membre de l’Union des artistes modernes (UAM). C’est un mouvement français d’artistes décorateurs et d’architectes fondé le 15 mai 1929 par entre autres Jean Prouvé, et Charles Édouard Jeanneret (Le Corbusier). Il entre également dans le comité de rédaction de la revue L’Architecture d’aujourd’hui dès les premiers numéros.

Architecte, ingénieur, urbaniste, Georges-Henri Pingusson est également enseignant, d’abord comme chef d’atelier à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris, puis à l’école d’architecture de Nanterre où il fait la promotion des ateliers «hors les murs de l’école» dont l’un des derniers sera justement le chantier de réhabilitation du centre ancien de Grillon : le Vialle.

Georges-Henri Pingusson, lors de vacances qu’il passe dans le Vaucluse en 1971, se rend dans la commune de Grillon. Il y découvre alors le vieux village perché sur son promontoire de safres, complétement laissé à l’abandon.

Il se lance alors dans un vaste projet de restauration et de reconstruction du quartier du Vialle, avec l’aide d’élèves architectes. Dès 1974, les relevés et les études sont lancées pour n’aboutir à la délivrance du permis de construire qu’en 1978, soit quelques mois seulement avant son décès.

Le 7 septembre 1978, le site est inscrit au titre des monuments historiques.

Georges-Henri Pingusson meurt à Paris le 22 octobre 1978.

Il sera enterré dans la petite commune de Taulignan – où dans les années 1970, il avait restauré une ancienne bergerie pour y séjourner – restant ainsi à proximité de sa dernière œuvre qu’il n’aura jamais vu achevée. [L’œuvre monumentale mise en place au-dessus de sa tombe est de la sculpteure Odette Bougues.]

Georges-Henri Pingusson

Jacques Small, architecte et ami de Georges-Henri Pingusson, assisté de Philippe Audouin et Jean-Paul Mauduit, deux étudiants, poursuivra et terminera le chantier. C’est en juin 1980 que sera finalement inauguré l’ensemble de dix-huit logements (de type HLM) composant une partie du quartier du Vialle, imaginé par Georges-Henri Pingusson.

Le projet ne sera malheureusement pas achevé dans sa totalité puisque certains des aménagements voulus par l’architecte ne seront pas réalisés, comme l’hôtel par exemple…

Georges-Henri Pingusson

L’opération HLM du Vialle à Grillon sera lauréate du premier Palmarès National de l’Habitat créé en 1981.

C’est grâce au travail (non rémunéré) de Georges Henri Pingusson, que depuis les écoles d’architecture viennent à Grillon voir ce bel exemple de réhabilitation intégrant le « moderne » à l’existant.

Le quartier du Vialle, qui occupe tout l’espace ceint entre les remparts, est un ensemble immobilier composé de quatre maisons (dont la maison des Trois arcs, la maison du Boulanger et la maison Milon, restructurée en bibliothèque municipale) et d’un beffroi, remanié de nombreuses fois entre le XIVe et le XXe siècles.

Je remercie l’Association « Patrimoine de Grillon » pour m’avoir ouvert ses archives et aidé à la réalisation de ce portrait.