L’histoire de l’Abbé Tourrasse est pour toujours liée à celle du Pègue.

Né en 1863 à Dieulefit dans une famille d’agriculteurs, Louis Félicien Tourasse est ordonné prêtre à 24 ans. Sept ans plus tard, il sera nommé curé au village du Pègue (le 10 octobre 1894 très précisément) où il restera en fonction pendant plus de quarante ans.

Apprécié de tous, même des athées « purs et durs », c’est un homme plein d’humour, érudit, passionné d’histoire, de musique et de sciences. Il montera lui-même un poste émetteur « TSF » qu’il écoutera par la suite au point d’en oublier parfois l’heure de la messe.

Généreux malgré ses faibles revenus, il donnera sans compter aux plus démunis mais également pour la restauration de l’église. Sa porte restera toujours ouverte aux personnes qui le souhaitent, l’abbé Tourasse ayant l’habitude de soigner aussi bien les âmes que les corps de ses paroissiens. Féru de botanique et de médecine, il cultivera même ses propres plantes médicinales.

Une autre de ses occupations était de ramasser des antiquités dans les champs alentours (pièces de monnaies…) qu’il s’amusera à collectionner.

L’Abbé Tourasse est un personnage jovial avec une pointe d’originalité : on le verra souvent parcourir les environs, accompagné de son célèbre « en-tout-cas », une sorte de parapluie bicolore qu’il utilisera par tous les temps. Que ce soit pour se protéger de la pluie comme des rayons du soleil.

Excellent photographe, il laissera derrière lui de nombreux clichés exceptionnels montrant le village du Pègue et ses habitants au début du XXe siècle. Il décédera en 1937 à l’âge de 74 ans. Il est enterré au pied du chevet de la chapelle Sainte Anne.

Ayant profondément marqué les Péguois par sa personnalité attachante et généreuse, son nom sera donné à l’espace récréatif public créé en 1998. Restant ainsi toujours présent avec les habitants de ce village qu’il aimait tant.

Ci-dessous, un poème écrit pour l’Abbé Tourasse par Jean Guillot en 1928

« L’Esprit souffle où il veut »

 

Dans votre joli village

Loin d’un siècle forcené

Le vent le soleil et l ‘âge

Vous ont, ma foi, boucané

 

Votre humble et drôle « habillage »

Tout de travers boutonné

De plus d’un sot empenné

M’a fait oublier l’image !

 

Telle une rose en chemin

Toujours me rira demain

L’oasis de votre cure :

Halte admirable où je bois

L’eau claire de Saint François

Et le vin bleu d’Épicure